2012/10/28

CVMD #2.5 - L’explosion des échelons administratifs ruine la France



Ca va mieux en le disant revient sur un tres court article d'opinion paru sur Contrepoints
Opinion de l'homme de lettre et entrepreneur Marc-Antoine Charguéraud
Qui defend qu'avec la création de nouveaux échelons administratifs comme les régions devrait egalement correspondre la suppression des échelons devenus inutiles mais egalement proceder a un regroupement des communes.

L'article s'intitule: L’explosion des échelons administratifs ruine la France

Et commence ainsi:

Au lendemain de la guerre, comme la plupart des démocraties occidentales, la France était essentiellement administrée à trois niveaux, le gouvernement, les départements et les communes.  S’y sont ajoutées depuis, l’Europe, les régions et les communautés de communes : un doublement des instances

La coûteuse mise en place de ces nouvelles organisations n’a en aucune façon diminué les frais et les effectifs des anciennes. Pire, pour ces dernières, les frais ont continué d’augmenter. La charge totale de l’administration s’est alors accrue dans des proportions insupportables. Les citoyens ont pu s’en rendre compte avec l’envolée et la multiplication des taxes et impôts locaux.

Une mauvaise définition de l’attribution des tâches, car chaque entité administrative défendant son « pré carré », a exaspéré les citoyens et les entreprises dans leurs rapports avec l’administration. Recherches de la bonne filière, doublons dans les démarches, délais d’attente de décisions souvent opaques, chacun peut apporter son propre témoignage.

La création de nouvelles instances administratives adaptées à l’évolution de la société n’a malheureusement pas été suivie d’une réadaptation de ce qui existait. On a l’impression que dans le domaine politique, les « droits acquis » règnent en maitre.
La création des régions par exemple, reflète le doublement de la population en un  siècle, les transferts des populations rurales vers les villes, l’amélioration radicale des transports, la concentration des moyens économiques. Les départements auraient dû fusionner avec les régions.

Et que dire des 36 700 communes qui, pour leur majorité, reconnaissent ne pas être à même du fait de leur taille d’assumer toutes leurs responsabilités. Elles se regroupent en communautés de communes afin de faire face à des tâches essentielles telles que la distribution de l’eau, le ramassage et le traitement des déchets…
Leur importance est telle qu’elles ont été élevées au statut d’unités territoriales.

Pour une relation avec les citoyens sur le terrain les maires de communes de quelques centaines d’habitants sont-ils nécessaires, alors que l’on trouve suffisant une seul maire pour une ville de 50 000 habitants ? Ne peut-on suivre l’exemple de l’Italie qui a eu récemment le courage de regrouper un grand nombre de ses communes.

Un consensus existe parmi les Français pour mettre un terme à cette pléthore administrative.
Mais les 600 000 élus ne voteront pas une mesure qui, quels qu’en soient les mérites, en éliminerait un grand nombre de la scène politique. L’intérêt national dont ils se réclament les serviteurs, passe après leurs intérêts politiques personnels, convaincus qu’ils sont d’être un rouage essentiel de la République.

On se contentera donc de mieux définir les responsabilités de chaque administration. Le déficit du pays est accablant, tant pis, c'est le citoyen paiera.

Article paru initialement sur Le Cercle Les Échos (Reprise autorisée avec mention de la source)

2012/10/27

Une tribune de Mario Vargas Llosa



La lecture de la semaine nous vient de la presse hispanophone. Il s’agit d’une tribune du Prix Nobel de Littérature péruvien Mario Vargas Llosa, tribune publiée dans le quotidien espagnol El Pais. 2 précisions : Dans sa tribune, Vargas Llosa commence par quelques anecdotes récentes. L’une concerne Philip Roth dont on sait, l’histoire a été suffisamment relayée, qu’il a demandé à Wikipédia de modifier une information qui apparaissait sur sa page, et qui n’était pas exacte. Requête à laquelle Wikipédia a répondu que la parole de l’auteur était une source non suffisante à la modification de cette information.

2012/10/26

CVMD #2.4 - Revelations sur la Télévision Connectée



Ca va mieux en le disant, revient encore une fois sur la chronique de Laurent Chemla sur le site d'OWNI
Il s'agit de la chronique 3 octobre qui s'intitule: RÉVÉLATIONS SUR LA TÉLÉVISION CONNECTÉE
Elle commence ainsi:

C'est l'argument-choc du moment, le serpent de mer de la “télévision connectée” est ressorti du marais saumâtre des idées-bateaux, idées imposées par un marketing tout-puissant mais sans imagination.

La “télévision connectée” c'est l'idee d'une television avec Internet.
Même dans les termes, c’est imbuvable: car si on “regarde” bien la television, on “utilise” Internet.

Et d'ailleurs on y participe autant qu’on le consomme, bien au-delà de la simple “interactivité” que nos chers diffuseurs cherchent vainement à développer depuis des lustres. La télévision aura beau être reliée à Internet, si elle est une télé-”vision”, elle ne sera pas plus “connectée” qu’elle ne l’est déjà par ondes hertziennes. Tout au plus, elle utilisera pour se diffuser une bande-passante déjà bien trop rare.

Le principe même de la “diffusion”, d’ailleurs, se prête mal au jeu du réseau.

Les plus grands diffuseurs d’Internet ont besoin d’une infrastructure lourde, mal adaptée, chère, et qui ne va pas sans poser des problèmes de centralisation et de partage des coûts entre opérateurs. Quoi qu’on en dise, on n’a — à ce jour — rien trouvé de plus efficace pour broadcaster du contenu que la bonne vieille antenne de toit.

Commencons par rappeler, que nos futurs écrans 4k nécessiteront au moins un débit de 500 Mbps pour afficher les détails de l’image.
Même la fibre optique ne permet pas ça, sans même parler du dimensionnement des équipements en amont. Si c’est sur ce futur mort-né que veut se baser notre gouvernement pour justifier la fusion du CSA et de l’ARCEP, c’est dire qu'on est bien mal barrés.

Bref. Pour savoir ce qu’était supposé faire cette chose dont on parle beaucoup mais sans savoir pourquoi, j’ai fait comme n’importe qui et j’ai été lire Wikipedia.
Ce dernier propose trois types de service : la navigation, la VOD et les applications permettant l’interactivité.

La Navigation:
Il suffit d’avoir joué une fois dans sa vie avec une Wii pour savoir à quel point un pointeur embarqué dans une télécommande – même intelligente – est peu précis. Même les pointeurs laser utilisés pendant les présentations commerciales sont sujets aux tremblements d’une main très peu adaptée à cet usage. Et puis franchement, même avec des lunettes on a déjà tous du mal à lire une page web quand on a pas le nez collé à l’écran, alors naviguer sur une télé de salon depuis son canapé situé à deux mètres de distance, ca ne peut pas fonctionner.

Les applications, donc. 
Imaginons une émission “interactive” : un diffuseur, des millions de spectateurs, et chacun d’entre eux peut interagir.
Pour faire quoi ? Donner son avis ?
Vous les imaginez, les millions de tweets qui défilent en bas de l’image pendant un débat televise?
Le seul usage un tant soit peu crédible sera de faire voter le public pour tel ou tel Staracadémiste. Quant à réagir en direct : on imagine un clavier et le public qui tape à son rythme de public : le temps qu’il pose sa question, qu’elle soit filtrée par la production puis enfin affichée, bah on en sera à la pub.

La VOD alors?
Ok, mais laquelle? Quel service? Il n'y a rien a l'heure actuelle.
Ce serai donc ca la grande innovation qui fait peur à toute une industrie: le remplacement du loueur de DVD? C'est tempete dans un verre d'eau

Et pourtant la télé connectée existe déjà, mais quoi qu’en pensent les imbéciles qui prédisent la convergence, elle ne passe ni par les “players” de nos “box” ni par la Google TV ni par je ne sais quel boîtier designé par Apple. Elle est arrivée depuis longtemps dans nos salons, et nos bureaux, dans une fenêtre comme n’importe quelle autre.

C’est celle que je regarde, de temps en temps, tout en tapant ce texte, et en twittant, et en dialoguant avec mes amis en parallèle. Elle passe par une antenne, puis via mon réseau local elle arrive sur mon écran d’ordinateur. Et lui il a déjà une souris, un clavier, un écran assez proche de mes yeux. Son système d’exploitation c’est moi qui l’ai choisi.

Quand la fenêtre “télévision” balance de la pub, j'lui coupe le sifflet et je passe à autre chose. Quand je veux réagir, je prends le temps de réfléchir et j’en fais un billet de blog. Quand je veux jouer, j’ai un microprocesseur assez puissant pour que ce soit agréable. Et quand le CSA essaiera de contrôler ce que je veux publier, et bien j’utiliserai un VPN pour le contourner.

La télévision connectée existe déjà. Mais ca s’appelle un ordinateur.

Voila pour cette courte chronique, qui n'aborde pas la question du second ecrans. Mais le debat est toujours en cours dans les commentaires de l'article.