2012/10/26

CVMD #2.4 - Revelations sur la Télévision Connectée



Ca va mieux en le disant, revient encore une fois sur la chronique de Laurent Chemla sur le site d'OWNI
Il s'agit de la chronique 3 octobre qui s'intitule: RÉVÉLATIONS SUR LA TÉLÉVISION CONNECTÉE
Elle commence ainsi:

C'est l'argument-choc du moment, le serpent de mer de la “télévision connectée” est ressorti du marais saumâtre des idées-bateaux, idées imposées par un marketing tout-puissant mais sans imagination.

La “télévision connectée” c'est l'idee d'une television avec Internet.
Même dans les termes, c’est imbuvable: car si on “regarde” bien la television, on “utilise” Internet.

Et d'ailleurs on y participe autant qu’on le consomme, bien au-delà de la simple “interactivité” que nos chers diffuseurs cherchent vainement à développer depuis des lustres. La télévision aura beau être reliée à Internet, si elle est une télé-”vision”, elle ne sera pas plus “connectée” qu’elle ne l’est déjà par ondes hertziennes. Tout au plus, elle utilisera pour se diffuser une bande-passante déjà bien trop rare.

Le principe même de la “diffusion”, d’ailleurs, se prête mal au jeu du réseau.

Les plus grands diffuseurs d’Internet ont besoin d’une infrastructure lourde, mal adaptée, chère, et qui ne va pas sans poser des problèmes de centralisation et de partage des coûts entre opérateurs. Quoi qu’on en dise, on n’a — à ce jour — rien trouvé de plus efficace pour broadcaster du contenu que la bonne vieille antenne de toit.

Commencons par rappeler, que nos futurs écrans 4k nécessiteront au moins un débit de 500 Mbps pour afficher les détails de l’image.
Même la fibre optique ne permet pas ça, sans même parler du dimensionnement des équipements en amont. Si c’est sur ce futur mort-né que veut se baser notre gouvernement pour justifier la fusion du CSA et de l’ARCEP, c’est dire qu'on est bien mal barrés.

Bref. Pour savoir ce qu’était supposé faire cette chose dont on parle beaucoup mais sans savoir pourquoi, j’ai fait comme n’importe qui et j’ai été lire Wikipedia.
Ce dernier propose trois types de service : la navigation, la VOD et les applications permettant l’interactivité.

La Navigation:
Il suffit d’avoir joué une fois dans sa vie avec une Wii pour savoir à quel point un pointeur embarqué dans une télécommande – même intelligente – est peu précis. Même les pointeurs laser utilisés pendant les présentations commerciales sont sujets aux tremblements d’une main très peu adaptée à cet usage. Et puis franchement, même avec des lunettes on a déjà tous du mal à lire une page web quand on a pas le nez collé à l’écran, alors naviguer sur une télé de salon depuis son canapé situé à deux mètres de distance, ca ne peut pas fonctionner.

Les applications, donc. 
Imaginons une émission “interactive” : un diffuseur, des millions de spectateurs, et chacun d’entre eux peut interagir.
Pour faire quoi ? Donner son avis ?
Vous les imaginez, les millions de tweets qui défilent en bas de l’image pendant un débat televise?
Le seul usage un tant soit peu crédible sera de faire voter le public pour tel ou tel Staracadémiste. Quant à réagir en direct : on imagine un clavier et le public qui tape à son rythme de public : le temps qu’il pose sa question, qu’elle soit filtrée par la production puis enfin affichée, bah on en sera à la pub.

La VOD alors?
Ok, mais laquelle? Quel service? Il n'y a rien a l'heure actuelle.
Ce serai donc ca la grande innovation qui fait peur à toute une industrie: le remplacement du loueur de DVD? C'est tempete dans un verre d'eau

Et pourtant la télé connectée existe déjà, mais quoi qu’en pensent les imbéciles qui prédisent la convergence, elle ne passe ni par les “players” de nos “box” ni par la Google TV ni par je ne sais quel boîtier designé par Apple. Elle est arrivée depuis longtemps dans nos salons, et nos bureaux, dans une fenêtre comme n’importe quelle autre.

C’est celle que je regarde, de temps en temps, tout en tapant ce texte, et en twittant, et en dialoguant avec mes amis en parallèle. Elle passe par une antenne, puis via mon réseau local elle arrive sur mon écran d’ordinateur. Et lui il a déjà une souris, un clavier, un écran assez proche de mes yeux. Son système d’exploitation c’est moi qui l’ai choisi.

Quand la fenêtre “télévision” balance de la pub, j'lui coupe le sifflet et je passe à autre chose. Quand je veux réagir, je prends le temps de réfléchir et j’en fais un billet de blog. Quand je veux jouer, j’ai un microprocesseur assez puissant pour que ce soit agréable. Et quand le CSA essaiera de contrôler ce que je veux publier, et bien j’utiliserai un VPN pour le contourner.

La télévision connectée existe déjà. Mais ca s’appelle un ordinateur.

Voila pour cette courte chronique, qui n'aborde pas la question du second ecrans. Mais le debat est toujours en cours dans les commentaires de l'article.

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